OPPENHEIMER
❤️❤️❤️❤️
On va commencer par ce qui va mettre tout le monde d’accord : techniquement le film est grandiose.
Bien sûr, visuellement, c’est à tomber par terre et même si on peut douter de l’utilité de l’IMAX pour un film finalement introspectif, cela rend justement les détails sur les visages ou les regards saisissants.
Puis le film propose quand même des plans assez dingues. Sans compter que Nolan a vraiment un sens du cadre et même si c’est loin d’être son film le plus spectaculaire, ça reste un régal pour les yeux.
Mais si le film demande ABSOLUMENT à être vu au cinéma pour l’apprécier à sa juste valeur, c’est surtout pour sa bande son qui est tout simplement exceptionnelle.
En premier lieu la partition musicale de Ludwig Göransson, qui même si cette première visu ne m’a pas marquée par un thème précis, la musique est omniprésente et joue énormément sur le ressenti du spectateur et la tension qui s’installe.
Mais surtout, c’est l’habillage sonore qui scotche au fauteuil. Le travail sur le son est formidable et fait que le film ressemble par moment à une expérience sensorielle.
Au niveau de la narration, on retrouve l’obsession du réalisateur pour le temps. Nous avons donc des changements incessants de lieux et d’époques, sans aucun texte pour guider le spectateur. Mais la grande force de l’écriture est de ne jamais perdre le spectateur, qui réussira toujours à se repérer garce à un dialogue où un détail à l’image.
Sans compter que le film balaye 40 ans d’histoire, et donc une foison de personnages. Mais là aussi le film est aidé par un casting monstre qui aide le spectateur à identifier les protagonistes grâce à des visages connus.
Et il faut avouer que niveau acting, ça envoi du lourd et dans quelques mois il devrait y en avoir quelques-uns qui vont se battre pour une petite statuette dorée.
Cillian Murphy, bien sûr, qui porte le film et se retrouve enfin dans un premier rôle au cinéma qui lui permet de montrer l’étendue de son talent.
Je retiendrai aussi Emily Blunt qui, même si Nolan sous exploite toujours autant les rôles féminins, réussit à tirer son épingle du jeu, en trouvant le culot d’avoir la scène qui m’aura le plus marquée.
Mais plus que tout, c’est Robert Downey Jr qui m’aura bluffé. Quel bonheur de le voir dans un rôle aussi travaillé, loin des blockbusters dans lesquels il s’était retrouvé piégé (même si je ne vais pas vous mentir, c’était le pied de le voir camper Iron Man).
Par contre, j’ai un souci avec le film, ou plutôt son genre, c’est que je ne suis pas un grand fan des biopics.
Aussi maitrisé soient-ils (et ici on est clairement dans le haut du panier), c’est que le fait de connaitre les grandes lignes de l’histoire nuit à la dramaturgie. Et même si Nolan arrive à installer une tension assez dingue faisant flirter son film avec le thriller, on connait le destin d’Oppenheimer, et donc je trouve que ça perd en émotion car on s’inquiète assez peu pour le héros.
Et puis, il faut reconnaitre que le film est long et décide d’aborder l’histoire via tous les prismes (science, politique, militaire, pénal…), ce qui en fait un film TRÈS dense. Et même si j’ai trouvé ça passionnant, ça demande un véritable investissement de la part du spectateur. D’autant plus que le film est extrêmement bavard, mais heureusement, le montage apporte un rythme impressionnant, le rendant passionnant.
Même si je préfère quand Nolan s’attaque à une fiction, ça ne sera pas pour moi son plus grand film, mais paradoxalement surement le plus maitrisé.