VICTORIA
❤️❤️❤️❤️
L’intérêt de VICTORIA n’est clairement pas son scénario qui doit tenir en une dizaine de pages, mais plutôt son côté formel. Ce film Allemand est même une prouesse technique, à savoir un plan séquence de 2h14. Et attention, je ne parle pas d’un faux plan séquence à la 1917, ni d’un plan séquence dans un huit clos comme THE CHEF. Ici, on a le droit un plan séquence, sans aucun trucage, au cœur de Berlin, multipliant les lieux…
Il est 5h48, quand Victoria, une jeune Espagnole fraîchement débarquée à Berlin, sort d’une boite de nuit. Elle fera la connaissance de Sonne et ses potes. Une rencontre qui fera basculer sa vie en un rien de temps…
Alors, oui, le choix du plan séquence apporte quelques longueurs au début du film. La première heure pose les personnages qui apprennent à se connaitre et ce n’est pas passionnant. Mais ça serait vraiment bête de ne pas pousser plus loin car le film s’emballe d’un coup avec une tension remarquable, qui deviendra suffocante et ne quittera plus le spectateur.
La caméra ne lâchera quasiment jamais Victoria, immergeant totalement le spectateur dans la descente aux enfers de la jeune fille. La mise en scène fait preuve d’un véritable sens du cadre, avec une gestion impressionnante de l’espace et des lumières. Et malgré les contraintes techniques le film arrive même à proposer quelques moments de grâce.
Un tel procédé, implique une grande liberté d’improvisation pour les acteurs, mais apporte aussi énormément de naturel à leurs jeux. Voir en direct comment les personnages basculent est impressionnant.
Bref, ce film vaut le détour aussi bien pour la prouesse technique que pour la tension qu’il apporte dans sa deuxième partie.