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WEST SIDE STORY

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Affiche film

Comme beaucoup, quand j’ai appris qu’il allait y avoir un remake d’un film aussi légendaire que WEST SIDE STORY, j’étais dubitatif sur l’intérêt du projet tant l’original est un chef d’œuvre. D’autant plus que j’aime particulièrement ce film qui est à l’origine de mon amour pour les comédies musicales. Mais c’était sans compter le génie de Steven Spielberg…

Bien sûr, sur le fond, l’histoire ne change pas mais le réalisateur, tout en respectant l’œuvre de 1961, réussit à la sublimer grâce à la virtuosité de sa mise en scène.
Mais aussi, grâce à des changements souvent subtils, à donner plus d’impact au propos politique de cette tragédie intemporelle sur fond de racisme et de la place de la femme. En ce sens, sans en avoir changé l’époque, l’histoire résonne énormément avec le contexte actuel.
Il apporte aussi un côté plus sombre et réaliste qui fait gagner énormément en émotion et en profondeur.

Visuellement, comme à son habitude, il nous offre un TRES grand spectacle et on en prend plein les yeux et les oreilles. Il a un sens du cadre toujours aussi maitrisé. Les scènes chantées sont époustouflantes et les chorégraphies gagnent en modernité, avec des plans dynamiques donnant parfois l’impression que la caméra virevolte et accompagne les danseurs.

Le tout est sublimé par une photographie exceptionnelle avec un énorme travail sur les couleurs, rappelant le technicolor de l’époque. Mais qui joue aussi avec les ombres, les contre jours, les halos de lumière… Certains plans ont un côté divin et visuellement c’est souvent impressionnant.

Spielberg fait des choix judicieux, appuyant beaucoup plus sur le côté politique et social du film. Il choisit de modifier les lieux, l’ordre des chansons et de leurs interprètes, leurs donnant souvent un impact beaucoup plus pertinent.
Comme par exemple « Somewhere », chanté par Rita Moreno (qui jouait Anita il y a 60 ans et à qui il a créé un rôle), qui prend un tout autre sens.
De même, il fait le choix de ne pas sous titrer les dialogues en Espagnol. C’est surprenant dans un premier temps, mais ça s’avère payant, car sans gêner la compréhension du spectateur, ça intensifie la notion d’étranger de la communauté portoricaine.

Le casting prend le pari de n’être composé que de jeunes acteurs et actrices, pour la plupart inconnus, mais bourrés de talents, là ou en 1961 ils n’avaient pas l’âge du rôle (voir étaient grimés pour interpréter des portoricains).
Mais, même si Ansel Elgort est bon, apportant une fragilité à son personnage, il se retrouve éclipsé par l’interprétation folle de certains acteurs.
Bien sûr, il y a Rachel Zegler, dont le charme juvénile, la voix féerique et l’innocence la rendent instantanément attachante (ça semble une évidence que Disney ait décidé d’en faire la princesse de son prochain live-action).
Je pense aussi à Mike Faist, qui nous propose un leader des Jets torturé apportant énormément à l’intensité dramatique.
Mais clairement, celle qui impressionne le plus c’est Ariana DeBose, jouant le rôle secondaire, mais central, de la compagne du chef des Sharks. Elle est à la fois pleine d’énergie, flamboyante et bouleversante dans son jeu d’actrice. Mais elle prouve aussi qu’elle est une danseuse d’exception (sa prestation dans le morceau «America» est fabuleuse).

Bref un sans-faute de Spielberg qui réussit à s’approprier un chef d’œuvre, sans jamais le trahir, pour réussir l’exploit de l’emmener encore plus haut. Il nous impressionne une nouvelle fois et la passion qu’il a mise dans son film traverse l’écran. Un grand film spectaculaire, dont on en ressort avec des étoiles plein les yeux.

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