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376 éléments trouvés pour «  »

  • LES FEUILLES MORTES

    LES FEUILLES MORTES ❤️❤️❤️ ​ Voici donc le nouveau film de Aki Kaurismäki, un cinéaste finlandais qui s’est fait une petite réputation à l’international au fil des années. C’est aussi le premier film du réalisateur que je découvre, ce qui n’aide surement pas à apprécier le film tel qu’il le mérite, tant son cinéma est atypique. C’est l’histoire de deux quadragénaires solitaires qui vont se rencontrer par hasard. Lui noyé dans l’alcool, elle dans les dettes, le tout avec en fond la radio qui diffuse inlassablement des nouvelles sur la guerre en Ukraine. Bon, sur le papier, ça ne sent pas la partie de plaisir, pourtant, bizarrement il se dégage réellement quelque chose de l’œuvre … Malgré le sentiment de dépression qui survole son film, avec ses deux protagonistes à la situation précaire et dont la vie semble s’acharner à leur mettre des bâtons dans les roues, il y a une certaine légèreté et un optimisme qui ressort de l’ensemble. Kaurismäki a un vrai sens du cadre et propose des plans statiques et millimétrés, tout en jouant avec le hors champs. Le film est peu bavard, mais les rares dialogues sont souvent savoureux. On est face à un film contemplatif, qui apporte une mélancolie, mais aussi un humour assez efficace et frôlant parfois l’absurde. Il y a un côté intemporel à l’histoire, et un amour du cinéma qui transparait, renforcé par de multiples références au cinéma de Godar, Bresson, Chaplin, et surement d’autres qui m’ont échappées… Et malgré son côté lent, le film a finalement réussi à retenir mon intérêt, aidé par sa courte durée (1h20), et donné envie de découvrir le reste de sa filmographie. Partager

  • WONDER WHEEL

    WONDER WHEEL ❤️❤️❤️❤️ ​ Premier GROS coup de cœur de l’année Alors, ce n’était pas gagné, parce que Woody Allen et moi, c’est un peu comme avec Lecouch, ou j’aime beaucoup, ou je me fais bien chier Et là jackpot Bon, je ne vais pas parler de l’histoire, car je ne savais rien du film avant de rentrer dans la salle, et ça m’a peut être permis d’être autant surpris J’ai été emporté par ce film à la dramaturgie et à la mise en scène très théâtrale Je suis tombé sous le charme des décors, des couleurs et surtout de ces lumières qui sont juste à tomber par terre (certains plan sont juste sublimes) C’est humain, touchant, léger, drôle, parfois pittoresque Et Kate Winslet est, comme souvent, parfaite dans son rôle lunatique Décidément cette actrice n’en finira jamais de me bluffer J'aime quand le cinéma continue à me faire aimer le cinéma Partager

  • SOUL

    SOUL ❤️❤️❤️❤️❤️ ​ Quelle tristesse de devoir voir ce film sur petit écran, qui n’a d’égal que l’amour que je lui porte. Car OUI, pixar signe une nouvelle fois un film merveilleux qui aurait tellement mérité d’être vu sur grand écran et surtout d’offrir à tout le monde une chance de le voir… Pete Docter, non content d’avoir signé ce qui fait partie des plus beaux chefs d’œuvre de l’animation (Monstre et compagnie, Là-haut et Vice Versa), enfonce encore le clou en réussissant une nouvelle fois à représenter « l’invisible » avec cette aventure métaphysique. A ce titre, il va encore plus loin que Vise Versa. Il nous en présente en quelque sorte une version plus adulte, au risque de perdre une partie des plus jeunes. Parce que oui, même si le côté poétique et l’humour réussiront à capter un minimum leur attention, c’est clairement l’œuvre la plus mature du studio. Le scénario semble assez classique sur le papier, avec ce voyage initiatique, mais c’était sans compter sur le talent de Pixar qui nous propose un conte philosophique original bourré d’idées et avec une réelle profondeur. Et surtout, ils ont eu la bonne idée de garder secret un twist qui est certainement la meilleure idée du film. Le film arrivera à nous questionner sur qui nous sommes et nous faire réfléchir sur le sens de la vie. Comme toujours avec Pixar, c’est une claque visuelle. Il y a un réel contraste entre les deux univers, mais dans les deux cas on reste émerveillé par tant de beauté. Que ce soit New York avec ses images multicolores au réalisme bluffant et son agitation. Mais aussi ce « Grand avant » avec son côté abstrait et stylisé, son univers oniriques, ses couleurs pastelles et sa zen attitude ambiante. Le tout est sublimé par un travail sur les lumières qui laisse admiratif. Chaque scène est un émerveillement qui aurait offert une expérience folle au cinéma… L’opposition entre ses deux univers est aussi appuyée par une musique magnifique. Bien sûr le Jazz, la passion de notre héros, pour les parties New-Yorkaises mais surtout la partition électro magistrale de « l’autre monde » qui est un appel au rêve et à l’évasion. Bref, c’est compliqué de parler de Soul sans trop en dévoiler, mais ce film fait un bien fou. Pixar arrive une nouvelle fois à nous proposer un univers à la créativité débordante, mêlant humour, tendresse et enchantement. Un film, parfois drôle, souvent touchant. Un feelgood movie qui fait tellement de bien par les temps qui courent et qui nous fait ressortir de cette expérience avec une seule idée en tête « Profiter de l’instant présent » Magnifique jusque dans sa dernière réplique, à l’image du film : Parfaite. Partager

  • JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

    JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES ❤️❤️❤️❤️ ​ Après m’avoir mis une énorme baffe en 2018 avec son PUPILLE, Jeanne Herry revient avec son nouveau film, où elle va une nouvelle fois mettre en lumière un métier méconnu : la justice restaurative. Des victimes et des auteurs d’infraction vont ainsi être amenés à dialoguer, encadrés par des médiateurs, afin de permettre aux premiers de se reconstruire et aux seconds de prendre conscience de la portée de leurs actes et de prévenir une récidive. On a une nouvelle fois affaire à un film choral extrêmement documenté et didactique, sur la résilience, la rédemption, le pardon… Il met l’accent sur le pouvoir du groupe et apporte un soin particulier à ses dialogues et au jeu d’acteurs (aidé par un casting assez impressionnant de justesse). Même si le sujet est lourd, il y a un côté solaire qui survole l’œuvre, avec parfois quelques moments de bonne humeur qui viennent alléger le propos. Et même si j’aurais voulu que ça aille plus loin sur certains aspects, le film fait parfois réfléchir, avec un sujet qui semble tellement à contre-courant de notre société et propose même quelques scènes d’une grande puissance. Partager

  • MISANTHROPE

    MISANTHROPE ❤️❤️❤️❤️ ​ Le film rentre directement dans le vif du sujet en s’ouvrant sur une tuerie de masse glaçante. On a affaire à un polar noir, un thriller psychologique sombre dans la droite lignée d’un SILENCE DES AGNEAUX. Après m’avoir ravi avec son excellent LES NOUVEAUX SAUVAGES, Damian Szifron confirme son talent de metteur en scène et au soin qu’il apporte à l’écriture de ses personnages pour nous offrir un miroir sur notre société. Il arrive à proposer des moments de tension d’une efficacité redoutable tout en installant une atmosphère pesante. Mais bien plus qu’une chasse à l’homme, c’est bien tout le sous texte du film, qui met le doigt sur les dérives du monde occidental, qui est au centre du film. Le film est aidé par un duo impérial interprété par Shailene Woodley et Ben Mendelsohn. Leur relation élève-mentor est remarquablement écrite en mettant en avant leurs failles plutôt que d’en faire des supers flics. Malheureusement, même si j’ai trouvé le film remarquablement écrit et subtil dans son propos, ce n’est pas le cas de son dernier acte qui, même si on peut y voir une métaphore, a eu tendance à sérieusement faire retomber le soufflé en ce qui me concerne... Il n’en reste pas moins un polar qui sort largement du lot et qui mérite d’être vu, ne serait-ce que pour l’intelligence de son écriture et son duo d’acteur. Partager

  • JOJO RABBIT

    JOJO RABBIT ❤️❤️❤️❤️💛 ​ On va d’entrée être clair, j’ai ADORÉ Jojo Rabbit, et j’ai eu la chance d’y aller tout nu, donc je vais éviter de trop aborder l’histoire pour laisser la chance à ceux qui n’en ont pas entendu parler de le découvrir avec un regard vierge. Dès le début du film, tu comprends que tu vas voir un ovni cinématographique. Ca démarre comme une comédie satirique complètement loufoque et déjantée. Mais Jojo Rabbit, va beaucoup plus loin que ça et impose une grande profondeur. Evidemment, c’est souvent drôle mais le film arrive aussi à se montrer extrêmement sérieux, poétique et touchant, jusqu’à un final qui est juste parfait, enfin je voulais plutôt dire PARFAIT (Lilian tu vas tellement adorer la dernière scène 😉 ). Et c’est d’ailleurs dans ces scènes d’émotions d’une grande justesse que le film est le plus fort. Waititi arrive à trouver un équilibre entre humour, émotion et tendresse pour nous parler de tolérance et d’idéologie extrémiste via le regard d’un enfant. Mais si le film fonctionne aussi bien, c’est aussi grâce à la maîtrise de sa mise en scène, ses choix musicaux (les quelques chansons sont tellement bien exploitées), ses décors et costumes (TRES beaux costumes) aux couleurs vives (ça transpire le rouge, le vert et le jaune) apportant un peu plus de magie à l’histoire et à ce décalage si troublant. Et puis le casting aussi, avec bien sûr ce petit gamin des plus attachants mais aussi une Scarlett Johanson bluffante (décidément, après Marriage Story, c’est SON année). Bref, ma première grande surprise de l’année qui transpire le fellgood movie. Bien sûr il y a eu le fabuleux 1917 qui va logiquement faire office de bulldozer aux oscars, mais je savais avant même de rentrer dans la salle que j’allais sûrement assister un TRES grand film (ce qui c’est vérifier en dépassant même mes espérances). Et même si Jojo Rabbit n’atteint pas la maestria de 1917, il sera certainement un des films majeurs de 2020 qui devrait réussir à voler une ou deux statuettes aux favoris dans 4 jours… Partager

  • LA CITE DE DIEU

    LA CITE DE DIEU ❤️❤️❤️❤️💛 ​ C’est une plongée terrifiante dans le cercle vicieux de la violence qui a gangrené jusqu’aux plus jeunes de cette cité de Rio de Janeiro qui tombera sous la coupe de trafiquants de drogue. Un habile travail de flash-backs permet de développer une histoire sur trois décennies, présentant une multitude de personnages, mais sans jamais perdre le spectateur. Le film joue avec les styles et la photographie en fonction des époques. Il impose un rythme frénétique, sans aucun temps mort. La mise en scène multiplie les effets de style, avec une caméra continuellement en mouvement, qui peut en perturber certains mais apporte énormément de dynamisme. Il y a un traitement proche du documentaire qui apporte un réalisme glaçant, amplifié par le choix judicieux d’avoir pris des acteurs, pour la plupart amateurs, vivant dans la cité, mais surtout méconnus du grand public. Le narrateur de l’histoire est le seul personnage un peu en dehors de cette escalade de violence, ce qui en fait, au même titre que le spectateur, le témoin impuissant des événements. Ça démarre avec un ton assez comique pour sombrer dans la tragédie au fur et à mesure que la criminalité investira la favela. Le ton est parfois cynique et ce ballet de violence n’est pas sans rappeler les films de gangsters d’un certain Scorsese. Un véritable film coup de poing qui impressionne par son style et son réalisme. Partager

  • LES FILS DE L’HOMME

    LES FILS DE L’HOMME ❤️❤️❤️❤️❤️ ​ Passé quasiment inaperçu au moment de sa sortie LES FILS DE L’HOMME est pourtant devenu pour moi un des plus grands chefs d’œuvre de la science-fiction. C’est un film d’anticipation dystopique se déroulant dans un futur proche qui est terriblement d’actualité tant les problèmes évoqués font écho à notre époque (Expulsion raciale, gaspillage des ressources, épidémie de grippe, montée de l’extrémisme, dépression…). Oui, clairement le film est sombre, même s'il n’est pas totalement dénué d’humour… Mais même si les thèmes abordés marquent immanquablement le spectateur, c’est surtout au niveau de la mise en scène que le film impressionne le plus. Déjà l’atmosphère poisseuse apportée par la sublime photographie et par le travail sur les décors y est pour beaucoup. Mais surtout, Cuarón donne à son film un côté reportage de guerre, caméra à l’épaule. Et le fait de choisir comme protagoniste un personnage lambda renforce l’implication du spectateur, le rendant témoin de l’horreur des situations. D’autant plus que le réalisateur nous met en totale immersion, notamment à l’aide de plans séquences magistraux, qui sont devenus aujourd’hui sa marque de fabrique (Gravity, Birdman…). On retiendra surtout celui « de la voiture » d’une maitrise rare et celui du climax hallucinant qui à lui seul est un bijou cinématographique. Plutôt que de s’attarder sur les explications, Cuarón se concentre sur l’émotion et les questionnements de son héros, offrant quelques scènes intimistes puissantes. Et malgré la noirceur de l’ensemble, il en fait une fable intense et bouleversante. Partager

  • UNE SÉPARATION

    UNE SÉPARATION ❤️❤️❤️❤️💛 ​ Voici le film qui m’a fait découvrir le cinéma Iranien, qui me surprend de plus en plus, mais surtout un immense réalisateur Asghar Farhadi. Il fait partie de ces artistes, dont le simple nom sur une affiche suffit à me faire déplacer dans une salle obscure. Comme souvent dans ses films on retrouve des thèmes qui lui sont chers, la famille, les non-dits, le respect des anciens, les classes sociales, le mensonge, le poids de la religion, mais aussi un état des lieux de la société Iranienne. Ce que j’apprécie chez lui, c’est qu’il apporte toujours un soin particulier à l’écriture de ses personnages et l’écriture des dialogues. Lorsque son couple est sur le point de se séparer, Nager engage une aide-soignante pour s’occuper de son père malade. Un incident se produit et va entrainer les deux couples dans une spirale infernale. Le spectateur va voir ces deux couples s’affronter, se déchirer, et essayera de démêler le vrai du faux. L’écriture est magistrale et rebattra régulièrement les cartes. Car une des forces du film est de réussir constamment à nous faire douter et notre avis changera continuellement sur les protagonistes… Farhadi a clairement un don pour ce qui est de traiter de la psychologie de ses personnages. Il n’est jamais manichéen et ne les juge jamais, en essayant au contraire de nous faire comprendre leurs actes. Ce qui fait que même si on est parfois choqués par leurs décisions, on a finalement énormément d’attachement et de compassion pour ces quatre protagonistes. D’autant plus que c’est un directeur d’acteur hors normes. Chacun est au diapason, jusqu’au moindre second rôle : que ce soit les deux gamines ou même le grand père qui sans un mot de tout le film réussit à nous arracher des émotions. Sans aucun pathos, ni surjeu, les acteurs arrivent à nous nouer le bide tellement ils se retrouvent dans des situations qui semblent inextricables. Le film est très bavard, mais chaque dialogue, chaque scène a sa place et approfondit un peu plus le propos, jusqu’au moindre silence ou regard qui en disent tellement long. Difficile de rester de marbre devant ce drame intense, où on se sent aussi impuissant que les gamines, jusqu’à un plan final grandiose, aussi puissant qu’ingénieux, qui laisse le spectateur abasourdi. Partager

  • HUNGER GAMES : LA BALLADE DU SERPENT ET DE L'OISEAU CHANTEUR

    HUNGER GAMES : LA BALLADE DU SERPENT ET DE L'OISEAU CHANTEUR ❤️💛 ​ La saga Hunger Games, c'est un peu mon plaisir coupable. Pour la petite histoire, j'ai lu les livres et vu les films au fur et à mesure de leurs sorties avec ma nièce, d'où mon attachement à la saga... Et pour ce qui est des premiers films, même si ce n'est pas du grand cinéma, ça reste dans le haut du panier des productions pour ados qui envahissaient les salles à l'époque. La saga proposait un univers assez mature, avec un vrai travail de direction artistique et elle s'appuyait sur un bon casting qui aura notamment révélé Jennifer Lawrence. Et même si ça s'épuisait au fil des films, j'avais globalement apprécié la proposition. Bref, quand on a apprit qu'un nouveau film sortait, même si nous étions passé à côté du dernier roman, il fallait continuer cette tradition et le voir... Pourtant, les premières minutes étaient plutôt intéressantes, avec ce changement de point de vue, en s'intéressant au Capitol et au passé de Snow. Et ce qui est sûr c'est que les producteurs ont bien vu le talent de chanteuse de Rachel Zegler dans le fabuleux WEST SIDE STORY de Spielberg. Elle impressionne toujours autant par sa voix. Et puis, c'est à peu près tout pour les points poditifs... Parce que pour le reste, l'expérience a été plutôt douloureuse et surtout, c'est à l'image du titre : beaucoup trop long... A un moment, il va falloir arrêter cette mode avec les films qui s'étire sur 2h30-3h sans forcément avoir quelque chose à raconter... Autant, la relation entre Snow et Lucy aurait pu être intéressante, encore il aurait fallu vraiment la travailler. Au lieu de ça on a le droit à un nouveau jeu qui vient plomber le film pendant plus d'une heure, et le pire c'est que, vue que l'histoire se passe 60 ans avant, c'est sûrement les Hungers Games les moins impressionnants, ressemblant à un cache cache cache indipide et sans aucune idée de mise en scène... Clairement la plus mauvaise partie du film... Et malheureusement, j'avais déjà décroché, et même si la dernière partie est meilleure elle ne fonctionne pas, car justement ils n'ont pas pris le temps de développer leurs personnages principaux, pourtant très bien interprétés... contrairement à cette galerie de personnages secondaires qui n'apportent rien à l'histoire... sans parler des personnages caricaturaux et surjoués par Viola Davis et Peter Dinklage. Bref, une belle grosse déception... Partager

  • ABOUT KIM SOHEE

    ABOUT KIM SOHEE ❤️❤️❤️❤️ ​ Ce film Coréen est basé sur un fait divers qui a bouleversé le pays et qui pour le coup m’a mis une jolie petite baffe… On y suit donc Kim Sohee, une étudiante, passionnée de danse, au caractère bien trempé et qui, en intégrant un stage, se verra pourtant broyée par un système ultra-libéral. Le film dresse un portrait glaçant de la société Coréenne où les libertés individuelles sont écrasées par l’aliénation au travail à laquelle sont soumis les citoyens. Que ce soit, dans le monde du travail, dans le milieu scolaire, la famille, c’est assez sidérant de voir la façon dont ils sont continuellement confrontés à un culte de la performance, à la compétition, et à la comparaison aux autres… Mais si le film est aussi fort, c’est surtout grâce à son écriture, qui nous offre presque deux films en un, avec deux point de vues différents, mais complémentaires, et rendant le message du film encore plus puissant. On passera ainsi, d’un drame social et d’un portrait humain, à un polar tout aussi passionnant. Par contre, on peut se questionner sur le nom du film pour les salles françaises : son titre original NEXT SOHEE prend tellement plus de sens… Ici, il n’y a aucune fioriture, et pourtant on sombre en même temps que l’héroïne. C’est d’une justesse et d’une subtilité qui impressionne. La mise en scène est très sobre, avec notamment très peu de passages musicaux mais qui viennent savamment souligner les propos du film. Un film sociétal implacable et qui laisse sans voix lors d’un dernier plan extrêmement fort de sens. Partager

  • SIMPLE COMME SYLVAIN

    SIMPLE COMME SYLVAIN ❤️❤️❤️❤️💛 ​ Donc, pour mon anniversaire, le cinéma m’a offert un IMMENSE coup de cœur venu droit du Québec. Sophia et Xavier, deux professeurs universitaires à Montréal, sont en couple depuis dix ans. Au fil des années, l’amour passionnel des débuts a laissé place à « autre chose », comme ont dit… Quand elle rencontre Sylvain « simple » charpentier, alors que le monde dans lequel ils vivent semble les opposer, c’est le coup de foudre. Sophia est donc professeur de philosophie, et ses cours sur l’amour seront même le fil rouge du récit, chapitrant le récit avec les points de vue de grands philosophes, allant de Planton à Spinoza. Des cours qui seront toujours en concordance avec l’état actuel de Sophia. On est ainsi face à une comédie romantique d’une profondeur assez déconcertante. Le film est souvent très drôle, avec notamment une critique jubilatoire des classes. Il dépeint les stéréotypes sociaux, sans jamais juger ses personnages, amenant dans moments malaisants lorsque nos amoureux rencontreront l’entourage de l’autre. Mais surtout il fera réfléchir le spectateur sur la définition même de l’amour. Monia Chokri maitrise particulièrement bien la rupture de ton. On rit énormément et sans prévenir, elle arrive à nous transpercer le cœur par une scène, une phrase. Car la plus grande force du film, est son écriture, la puissance de ses dialogues, mais aussi l’interprétation sans faille des comédiens qui sont d’une justesse inouïe. Magalie Lépine Blondeau et Pierre-Yves Cardinal sont en symbiose total et nous font croire en leur amour inconditionnel dès le premier regard. Le dialogue entre les personnages sera aussi au centre du film, mettant en avant le pouvoir des mots, mais aussi, lors des scène de groupe, la façon dont tout le monde semble parler sans réellement s’écouter Mais en plus de briller par son fond, le film le fait aussi par la forme. Une des grandes forces du cinéma est d’exprimer les choses par les images si les mots ne sont pas nécessaires, et ça, Monia Chokri l’a compris. Elle n’oublie jamais la caméra et a une réelle maitrise de ses plans. La composition de ses cadres est exemplaire, jouant avec le décor, comme lors de la scène du premier baiser. Mais aussi cette scène finale exemplaire, qui sans un mot exprime énormément de choses. Souvent elle isolera ses personnages dans le cadre, via une porte, un mur ou un autre élément, mais elle utilisera aussi parfois des plans séquences qui sont loin d’être accessoires… De la même manière, elle filmera admirablement les scènes d’amour charnel, en se focalisant sur le visage de la comédienne. Je n’ai qu’une envie, c’est de revoir le film, pour décortiquer ce coup de cœur monumental, car comme le dit Sophia à Sylvain après avoir fait l’amour « Une fois, ce n’est pas assez »… Partager

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