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  • LES HUIT MONTAGNES

    LES HUIT MONTAGNES ❤️❤️❤️💛 Certains films vous marquent plus que d’autres, pas parce qu’ils sont meilleurs, mais simplement parce qu’ils vous parlent. Et ça a été le cas pour moi avec LES HUIT MONTAGNES, comme rarement un film réussit à le faire. C’est avant tout une grande histoire d’amitié entre deux hommes sur une trentaine d’années. Mais c’est aussi une ode à la montagne, la randonnée, ainsi qu’une réflexion sur la recherche du sens de la vie et les liens père-fils. Même si le film divisera par son rythme lent et contemplatif, il y a bien un aspect qui mettra tout le monde d’accord : la beauté des images. Rarement la montagne n’a été aussi bien filmée, au point d’en devenir un personnage à part entière. Les paysages sont à tomber et retranscrivent parfaitement la sensation ressentie lors des treks. J'ai tout de même un doute sur le fait d’avoir choisi le format 4/3 qui pour moi est un contre sens et limite le côté grandiose des panoramas. L’alchimie entre les deux héros que tout oppose est parfaite. Chacun se construisant par rapport à l’autre et créant ainsi ce lien indéfectible qui dirigera leurs vies. C’est d’une justesse et d’une authenticité impressionnante. Le fait d’enchainer les ellipses en concentrant le récit sur le lieu qui les réunit chaque été, renforce le côté introspectif de l’histoire et lui donne des airs de quête initiatique. Alors, oui, le film est peut-être un peu trop long, mais si comme moi vous êtes happé par l’histoire et les paysages, alors ce récit, à la fois intimiste et visuellement impressionnant, restera gravé en vous comme certains rêves… Partager

  • Une fable qui en met plein les yeux et le cœur…

    LE ROBOT SAUVAGE ❤️❤️❤️❤️💛 Une fable qui en met plein les yeux et le cœur… Je vais commencer par ce qui saute aux yeux : le film est visuellement magnifique ! Il y a un énorme travail de direction artistique, donnant constamment l’impression d’admirer une peinture. Sous nos yeux se déploie un univers coloré aux tons pastels, apportant une vraie poésie à l’ensemble. On pourrait faire une pause à n’importe quel moment, on se retrouverait face à un tableau qui en met plein les yeux. Visuellement, c’est assez dingue, et rien que pour ça, le film mérite amplement d’être vu au cinéma, où il prend clairement une autre dimension. D’autant plus que le film bénéficie également d’un vrai sens du cadre et d’un rapport d’échelle constamment mis en avant, en fonction des animaux qui sont au centre de l’action. Il y a aussi un vrai travail sur la caméra, avec des jeux de focale et des mouvements qui donnent souvent l’impression que l’action est filmée caméra à l’épaule, intensifiant ainsi le rythme de l’ensemble. De ce côté-là, on est servi : il n’y a aucun temps mort et les événements s’enchaînent à un rythme effréné, sans pour autant nuire à la narration. On notera aussi la magnifique bande-son du film, avec une musique épique qui prend progressivement de l’ampleur et marque les esprits. Le film nous offre une très belle fable, qui devrait ravir aussi bien les enfants que les adultes. L’histoire, assez simple au départ, devient un triple parcours initiatique, avec des récits qui se répondent. Celui du robot, bien sûr, qui s’est donné pour mission d’élever ce petit avorton d’oie. Forcément, celui de cet oison qui cherche à se faire une place dans sa communauté. Mais aussi celui du renard qui les accompagne et cherche simplement à se faire aimer. Un renard qui, d’ailleurs, vole presque la vedette, tant son personnage sort du lot. Ils seront accompagnés d’une tripotée de seconds rôles, tous plus attachants les uns que les autres (bon, forcément, avec des animaux tous plus mignons les uns que les autres, c’est un peu facile…). C’est d’ailleurs ce que certains pourraient lui reprocher : un excès de bons sentiments. Le film aborde beaucoup de thèmes, de l’écologie à la famille, en passant par l’entraide, la peur de l’autre ou encore la quête d’identité, mais aussi le cycle de la vie et de la mort. Ce n’est pas toujours subtil, mais il le fait bien, en les traitant avec maturité tout en les rendant accessibles aux plus jeunes. Et surtout, il parvient à être particulièrement émouvant. Car oui, le film vient régulièrement titiller les larmes du spectateur, sans jamais en faire trop. On assiste à une magnifique fable, bourrée d’émotions, qui fait un bien fou. Bref, j’ai adoré LE ROBOT SAUVAGE, qui offre un spectacle aussi fort visuellement qu’émotionnellement. Pour moi, c’est l’un des plus beaux animés de ces dernières années, et ce serait vraiment dommage de ne pas découvrir cette pépite sur grand écran... Partager

  • LE PETIT COIFFEUR : Festival OFF 2024

    LE PETIT COIFFEUR ❤️❤️❤️❤️💛 Quand on rentre dans la salle, une première chose impressionne, le sublime décor nous immergeant dans cet appartement (et ce salon de coiffure) d'après guerre. Juin 1944, Chartres vient tout juste d'être libéré. Dans la famille Giraud, on est coiffeur de père en fils. Suite à la mort de son père, Pierre et sa mère reprennent le salon de coiffure familial. Lise, institutrice du village, va entrer dans leur vie et viendra la chambouler... La pièce commence comme une comédie romantique légère, mais comme à son habitude Jean-Philippe Daguerre mélangera les genres et elle se transformera vite en tragédie poignante. L'enchainement de courtes scènes apporte du rythme et mêlera la grande histoire et cette histoire d'amour. Il y sera question d'une page sombre de l'histoire, avec le comportement aveugle de certains français suite à la libération, d'amour maternel, de pardon... Autant de sujets traités avec énormément de justesse grâce à un texte admirable. Daguerre offre une part belle aux femmes qui sont au cœur de cette pièce. Brigitte Faure impressionne par son jeu, comme lors de ce monologue qui, devant la puissance de son jeu, laissera sans voix, aussi bien son interlocuteur que le public. Charlotte Matzneff, avec un personnage ambiguë, prouve l’étendue de son talent, et vient nous toucher en plein cœur, après nous avoir fait rire dans "Adieu monsieur Haffmann". Mais clairement, le personnage qui marquera le public, sera Jean, le frère du coiffeur, littéralement attachant, grâce au jeu tout en finesse d'Arnaud Dupont, et qui apportera une touche de poésie. Partager

  • WEREWOLF BY NIGHT

    WEREWOLF BY NIGHT ❤️❤️❤️💛 En fait, Marvel c'est comme les monstres dans les films, tu les crois morts, mais ils trouvent le moyen de se relever pour mieux te surprendre... Et ça tombe bien, car WEREWOLF BY NIGHT est un véritable hommage à la Hammer et ses films d'horreur d'antan... Comme WandaVision et les sitcoms, ça respecte tous les codes du genre. Que ce soit la musique, ce superbe noir et blanc, le grain argentique, le côté kitch, les effets spéciaux à l'ancienne, le surjeu théâtralisé... Ça pousse même le truc jusqu'aux fameuses "brûlures de cigarette" (cette petite marque sur la pellicule qui indiquait l'approche de la fin de la bobine). Alors, oui, ça ne réinvente pas la poudre, et en 50 minutes, il n'y a pas vraiment le temps de développer un réel scénario, mais quel plaisir de voir un projet Marvel qui sort à ce point du lot. D'autant plus que le moyen métrage propose tout de même quelques belles idées de mise en scène, comme cette transformation hors-champ aussi belle qu'inspirée. Bref, sans être une révolution, c'est fait avec énormément de respect, et de générosité et ça mérite amplement d'y jeter un oeil. Après, même si c'est apparemment tiré d'un personnage des comics, le lien avec le MCU n'est pas évident (bon, en même temps, on a un peu l'impression qu'ils ne savent plus trop où ils vont en ce moment...) Partager

  • C-O-N-T-A-C-T :

    C-O-N-T-A-C-T ❤️❤️❤️💛 On a pas réellement ici affaire à du théâtre, c'est un peu plus que ça et propose aux spectateurs de vivre une expérience d'une grande originalité. Un spectacle créé après le premier confinement afin de continuer à faire vivre le théâtre, alors que les salles restaient fermées. Le public, une quinzaine de personnes, est invité à suivre une comédienne qui déambule. A l'aide d'une application mobile, les spectateurs entendront les pensées de cette femme, ses doutes, ses angoisses, ses espoirs... Elle sera vite rejointe par un deuxième acteur avec lequel elle communiquera par la pensée. Les acteurs n'auront que le regard, leurs mimiques pour véhiculer les emotions, et force est de constater que ça fonctionne à merveille. On est en immersion totale avec ces personnages, tournant autour d'eux, vivant au plus près leurs échanges. On a l'impression d'être dans une bulle, en oubliant même notre casque audio et le monde environnant. L'effet est saisissant et d'une grande efficacité. Les promeneurs deviennent inconsciemment des figurants, sans imaginer ce qui se déroule sous nos yeux, juste surpris de voir notre petit troupeau se balader au milieu du magnifique jardins des Doms qui sert de scène à ce spectacle. Un moment magique, surréaliste et plein de tendresse qui fait un bien fou et donne l'envie de pouvoir prendre quelqu'un dans ses bras... Partager

  • THE HAUNTING OF HILL HOUSE

    THE HAUNTING OF HILL HOUSE ❤️❤️❤️❤️💛 Il y a deux ans je découvrais THE HAUNTING OF HILL HOUSE qui a été un de mes gros coups de cœur de l’année 2018. Pourtant, ce n’était pas gagné, car même si je suis plutôt amateur de cinéma de genre, je suis moins attiré par les œuvres horrifiques, et encore moins les histoires de fantômes où tout semble avoir été raconté depuis longtemps. Sauf, que ce qui est important, ce n’est pas simplement une histoire mais surtout la façon de la racontée. Et ça Mike Flanagan l’a bien compris, car même si il ne renouvelle pas le genre, il y met un sacré coup de dépoussiérage. Déjà, son scénario tient le spectateur en haleine, malgré le côté lent de la série, il multiplie les énigmes et les twists (parfois dingues) qui vont trouver des réponses au fil des épisodes et rendre l’ensemble addictif. Car oui, la série ne laissera pas le spectateur sur sa faim et a le mérite de proposer une réelle conclusion. Mais le plus surprenant avec Hill House, c’est le traitement de ses personnages, très bien travaillés, qui vont bien souvent faire tendre le show vers le drame familial touchant (au final bien plus que le côté horrifique de la série). L’histoire va jouer sur deux temporalités en multipliant les allers retours et les points de vus. Il y aura le drame en question, dans le passé, souvent vu du point de vu des enfants, puis les conséquences et les traumas causés sur les personnages à l’âge adulte. L’écriture des personnages et le jeu des acteurs (enfin, à part deux trois exceptions) rend tout ce petit monde attachant et offre au spectateur un beau panel d’émotions, qui l’aide à s’impliquer dans l’histoire. On notera particulièrement un casting des enfants vraiment réussit. Pour ce qui est de son côté horrifique, là où beaucoup d’œuvres de ce type vont se focaliser sur les effets gores et les jumpscares à répétition, Flanagan va se concentrer sur l’ambiance pour faire monter le stress. D’ailleurs, on notera que Hill House ne cherche jamais à être gore, et va au contraire souvent jouer avec le hors champs pour faire grimper le malaise ou la terreur chez son spectateur. De même, l’utilisation des jumpscares, un des codes du genre auquel on ne peut échapper, seront utilisés avec parcimonie les rendant d’ailleurs plus efficace. Je pense notamment à cet unique « screamer » qui restera surement le plus flippant que j’ai vu à ce jour. Parce que oui, Hill House va souvent jouer avec votre trouillomètre… Et surtout, là où Hill House est particulièrement bluffante, c’est dans sa mise en scène. Il y a un travail sur les décors, la photographie et les cadrages qui force le respect, donnant à l’œuvre une véritable identité et c’est un vrai plaisir pour la rétine. Rarement, une série n’a été aussi proche du cinéma. Le tout est sublimé par une musique envoutante. Par sa mise en scène, Flanagan arrive à faire de Hill House, un personnage à part entière. De plus, il s’amuse régulièrement à glisser des indices en arrière-plan, comme cette cinquantaine de fantômes cachés ici et là (ça en devient presque un jeu pour le spectateur attentif). Les transitions « présent-passé » sont souvent très ingénieuse et aide lors des premiers épisodes à identifier les personnages. Et puis la série ose des choses, comme cet épisode tourné en plans séquences, avant des changements d’époque lors du même plan : magnifique !!! Le tout donne à la série un mélange d’horreur, de poésie et de tragédie, qui ne sont pas sans rappeler les films de Guillermo Del Toro. Bref, une œuvre horrifique majeure de ces dernières années qui fera jouer votre ascenseur émotionnel, incroyablement touchante et terrifiante à la fois. Le cinéma devrait s’inspirer plutôt que d’enchainé des films plus insipides les uns que les autres Partager

  • (500) JOURS ENSEMBLE

    (500) JOURS ENSEMBLE ❤️❤️❤️❤️💛 Tom est bercé par les comédies musicales et les chansons d’amour et croit en l’amour fou qu’elles véhiculent. Il va rencontrer Summer qui, elle, ne croit pas du tout en l’amour. Le film va nous raconter 500 jours de cette rencontre. Voici donc ma comédie romantique préférée (même plus qu’un QUAND HARRY RENCONTRE SALLY). Je ne suis pas un grand fan du genre, même si c’est la deuxième fois que j’aborde le genre dans ce calendrier. En effet, c’est extrêmement codifié, avec les mêmes clichés et j’ai souvent l’impression qu’elles se ressemblent toutes. Un couple va se rencontrer, s’aimer, se détester, se retrouver et un grand discours final fera qu’ils tomberont dans les bras l’un de l’autre… parce que c’est beauuuuuuu l’amour… Mais ici, comme avec IL ETAIT TEMPS il y a quelques jours, c’est bien plus que ça. Déjà, comme nous l’explique la voix off au début dès la première scène « Ce n’est pas une histoire d’amour ». Et en ce sens, le film va énormément jouer avec les codes et renouveler le genre. C’est bourré d’idées, ça transpire le cinéma et utilise de nombreuses figures de styles, mais qui apportent toujours quelque chose au récit et au développement des personnages. Comme par exemple ce passage de comédie musicale qui peut sembler folle, mais en dit beaucoup sur le ressenti du héros. Le montage est décousu, on va nous raconter les 500 jours de cette rencontre avec des allers-retours incessants, qui ne perdront jamais le spectateur tout en approfondissant le propos. Je revois régulièrement ce film, et à chaque fois ma vision évolue, notamment sur ce que je pense des personnages. D’autant plus qu’on a le point de vue du héros, ce qui fait que notre jugement est biaisé. Mais pour développer, il faudrait que je rentre dans les détails mais je préfère vous laisser découvrir cette petite pépite. Partager

  • LES GARDIENS DE LA GALAXIE - VOLUME 3

    LES GARDIENS DE LA GALAXIE - VOLUME 3 ❤️❤️❤️❤️ Depuis AVENGERS : ENDGAME, plus ça va, plus je me dis qu’un film n’a jamais aussi bien porté son nom, car pour moi, il s’en est suivit une succession de désillusions avec, au mieux des films sympathiques (SRANGE 2, SHANG SHI), mais bien plus souvent des purges affligeantes (SPIDER-MAN, THOR…). Niveau série, j’y ai presque cru avec WANDA VISION et LOKI… puis la débandade… Bref, c’est arrivé au point, que je ne me déplaçais plus au cinéma pour un film du MCU (il y a tellement de film à voir que je préfère autant mettre le plus de chance de mon côté pour ne pas être déçu…) et que j’ai carrément arrêté de m’infliger les séries Disney+ (je pense même que le souci du MCU vient certainement de notre ami au grandes oreilles…) Sauf que LES GARDIENS, c’est un peu une licence à part dans l’univers Marvel. Déjà, le premier volet a été une énorme surprise venue de nulle part, au point d’être toujours une des meilleures choses que la firme ait produite. Puis, la franchise a toujours été un peu déconnectée du reste, flirtant plus avec le space-opéra que le film de super héros. Bref, je lui ai laissé sa chance, et clairement, c’est le meilleur film du MCU depuis l’ère post-Thanos… même s'il y a quelques défauts qui m’ont posés problèmes. C’est toujours avec autant de plaisir que j’ai retrouvé cette équipe de bras cassés aussi drôle qu’attachante. C’est toujours aussi drôle, avec un humour assez bien dosé. Puis le rythme maitrisé fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde, sans parler de l’univers visuel aussi beau que dépaysant. Et chose plus étonnante, et surement le plus gros atout du film, même si c’est toujours aussi jouissivement débile, c’est peut-être le film le plus touchant et le plus sérieux proposé par Marvel. James Gunn aime ses personnages et nous transmet ça en prenant un soin particulier à développer les liens qui les unissent. On a affaire à un vrai film de potes. L’attachement aux personnages est fort et permet de proposer pas mal de belles scènes d’émotion (si on m’avait dit que je verserai une larme dans un GARDIEN…) Mais surtout, c’est le traitement de Rocket et de son passé qui impressionne dans cet opus. L’écriture est assez admirable, finissant même par prendre le dessus sur le reste du récit. Là où, dans pas mal de film, un raton laveur en CGI aurait été traité comme un simple faire valoir comique, il est ici devenu le personnage le plus emblématique de la licence. Autre sérieux atout du film, il ne semble pas formaté comme la plupart des films de super-héros. Il y a vraiment une patte graphique, un travail sur la photographie et des choix de mise en scène (comme une scène de combat en plan séquence dont je ne me suis toujours pas remis). Et puis le film est parfois d’une maturité assez étonnante, lorgnant même parfois vers l’horreur. Par contre, même si ça reste un très bon moment, certains points m’ont tout de même posé problème… Je vais éclipser vite fait le souci du méchant, assez anecdotique (mais, bon à part Thanos, c’est presque devenu la norme…), par contre le traitement d’Adam Warlock… là, ça ne passe pas vraiment… Je ne vois pas l’intérêt d’introduire un personnage aussi puissant pour le ridiculiser à ce point (un peu comme Hulk ou Thor dans ENDGAME…). On peut aussi regretter pas mal de facilités scénaristiques, avec notamment quelques Deus ex machina un peu trop gros qui viennent entacher le récit… Mais reste qu’au final, on a affaire à un très bon divertissement qui joue avec les émotions du spectateur et offre une très belle porte de sortie à nos héros… Partager

  • SIMPLE COMME SYLVAIN

    SIMPLE COMME SYLVAIN ❤️❤️❤️❤️💛 Donc, pour mon anniversaire, le cinéma m’a offert un IMMENSE coup de cœur venu droit du Québec. Sophia et Xavier, deux professeurs universitaires à Montréal, sont en couple depuis dix ans. Au fil des années, l’amour passionnel des débuts a laissé place à « autre chose », comme ont dit… Quand elle rencontre Sylvain « simple » charpentier, alors que le monde dans lequel ils vivent semble les opposer, c’est le coup de foudre. Sophia est donc professeur de philosophie, et ses cours sur l’amour seront même le fil rouge du récit, chapitrant le récit avec les points de vue de grands philosophes, allant de Planton à Spinoza. Des cours qui seront toujours en concordance avec l’état actuel de Sophia. On est ainsi face à une comédie romantique d’une profondeur assez déconcertante. Le film est souvent très drôle, avec notamment une critique jubilatoire des classes. Il dépeint les stéréotypes sociaux, sans jamais juger ses personnages, amenant dans moments malaisants lorsque nos amoureux rencontreront l’entourage de l’autre. Mais surtout il fera réfléchir le spectateur sur la définition même de l’amour. Monia Chokri maitrise particulièrement bien la rupture de ton. On rit énormément et sans prévenir, elle arrive à nous transpercer le cœur par une scène, une phrase. Car la plus grande force du film, est son écriture, la puissance de ses dialogues, mais aussi l’interprétation sans faille des comédiens qui sont d’une justesse inouïe. Magalie Lépine Blondeau et Pierre-Yves Cardinal sont en symbiose total et nous font croire en leur amour inconditionnel dès le premier regard. Le dialogue entre les personnages sera aussi au centre du film, mettant en avant le pouvoir des mots, mais aussi, lors des scène de groupe, la façon dont tout le monde semble parler sans réellement s’écouter Mais en plus de briller par son fond, le film le fait aussi par la forme. Une des grandes forces du cinéma est d’exprimer les choses par les images si les mots ne sont pas nécessaires, et ça, Monia Chokri l’a compris. Elle n’oublie jamais la caméra et a une réelle maitrise de ses plans. La composition de ses cadres est exemplaire, jouant avec le décor, comme lors de la scène du premier baiser. Mais aussi cette scène finale exemplaire, qui sans un mot exprime énormément de choses. Souvent elle isolera ses personnages dans le cadre, via une porte, un mur ou un autre élément, mais elle utilisera aussi parfois des plans séquences qui sont loin d’être accessoires… De la même manière, elle filmera admirablement les scènes d’amour charnel, en se focalisant sur le visage de la comédienne. Je n’ai qu’une envie, c’est de revoir le film, pour décortiquer ce coup de cœur monumental, car comme le dit Sophia à Sylvain après avoir fait l’amour « Une fois, ce n’est pas assez »… Partager

  • Est-ce que ça ne serait pas la véritable Palme d’Or 2024 ?

    LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE ❤️❤️❤️❤️💛 Est-ce que ça ne serait pas la véritable Palme d’Or 2024 ? Voici le nouveau film iranien de Mohammad Rasoulof, dont j'avais adoré la précédente réalisation Le diable n’existe pas, un film composé de quatre épisodes indépendants, qui dénonçait la peine de mort appliquée aveuglément dans son pays. LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE s'inscrit dans la continuité de ce dernier. On y suit Iman, un père de famille, qui vient d’être promu au prestigieux poste de juge d’instruction au tribunal révolutionnaire, contraint de signer en série des condamnations à mort injustes. Mais si son poste assure une sécurité financière à sa famille, il la met aussi en péril. Le réalisateur a l’intelligence de situer son intrigue lors de l’émergence du mouvement révolutionnaire « Femme, Vie, Liberté », déclenché après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme décédée à la suite de violences policières après avoir été arrêtée pour « port de vêtements inappropriés ». Mohammad Rasoulof plante ainsi la graine de son titre, avec une métaphore entre la révolution qui gronde à l’extérieur et celle qui prend racine dans le cercle familial. On assiste à un huis clos familial où les deux filles du juge, cloîtrées dans l’appartement, découvrent, grâce aux réseaux sociaux, l'horreur qui se déroule dans les rues. Ce monde extérieur est représenté par des vidéos d'archives glaçantes des manifestations et des violences policières. Tout au long du film, l’intrigue se renouvelle et glisse doucement du drame familial vers un thriller implacable. Même si Mohammad Rasoulof vise avant tout à dénoncer la dictature de son pays, il n’oublie jamais de faire du cinéma. Sa mise en scène est exemplaire, avec des cadres millimétrés instaurant une véritable tension, comme lors d’un plan-séquence magistral ou d’une séquence d’interrogatoire glaçante. On retiendra aussi cette scène à la fois insoutenable et poétique, symbole d’une jeunesse violentée, qui restera probablement l’un des plus beaux plans de l’année. La puissance qui se dégage du film est saisissante, avec une tension dramatique qui capte l’attention du spectateur pendant trois heures sans jamais faiblir. Mohammad Rasoulof nous livre un film magistral, d’une grande densité, et surtout un vibrant hommage à cette jeunesse qui s'est soulevée contre un régime théocratique et machiste. Il est d'ailleurs surprenant qu'il ne soit reparti du Festival de Cannes qu'avec un prix « spécial » du jury, mais Les graines du figuier sauvage restera pour moi l'un des plus grands films de 2024. Partager

  • LES FILLES AUX MAINS JAUNES :

    LES FILLES AUX MAINS JAUNES ❤️❤️❤️❤️❤️ On y suit quatre femmes pendant la première guerre mondiale qui vont se retrouver à travailler dans des usines d'armement pendant que leurs hommes sont au front. Quatre femmes qui vont se découvrir et ensemble se souder, puis se rebeller pour leur liberté et leurs droits. Un spectacle fondamentalement féministe, mais là où l'exercice peut s'avérer casse gueule, ici c'est un sans faute. Notamment grâce à l'énergie galvanisante de ce quatuor qui rentre en alchimie et embarquant, par la même occasion, les spectateurs. On est submergé par leurs émotions. On rit avec elles, on pleure avec elles et surtout on se sent investi par leur combat, leurs victoires et leurs désillusions... On est souvent abasourdis par la place de la femme à l'époque, mais aussi 100 ans plus tard par le parcours qu'il reste à parcourir. Le travail sur la lumière et la mise en scène font merveille avec un décor modulaire, mais aussi des passages à la chorégraphie millimétrée imageant le travail à l'usine. Un véritable hymne, à la liberté et à l'émancipation de la femme. Le spectacle s'est terminé par une salle debout, ovationnant ce rare moment de théâtre à découvrir de toutes urgence. Partager

  • COLORATURE, MRS JENKINS ET SON PIANISTE :

    COLORATURE, MRS JENKINS ET SON PIANISTE ❤️❤️❤️💛 Foster Jenkins est une milliardaire qui, dans les années 1930, remplissait les salles… en chantant faux… 20 ans après sa mort, le pianiste Cosme McMoon, va nous raconter ses douze années de collaboration avec cette castafiore. La pièce nous raconte donc leur relation qui se transformera progressivement en amitié. J’étais venu voir ce spectacle pour Gregori Baquet, acteur que j’apprécie particulièrement, mais l’alternance fait que j’ai eu le droit à Cyril Romoli. Ma déception n’a été que de courte durée, car il est parfait, que ce soit dans son jeu, au piano et même lorsqu’il chante. Il est pour beaucoup dans l’attachement que l’on a pour les deux personnages, avec sa façon de continuellement protéger cette cantatrice atypique. Mais la star de ce spectacle, c’est bien Mrs Jenkins, interprétée par une Agnès Bove qui impressionne par sa voix. Ancienne chanteuse lyrique, on est bluffé par sa façon de massacrer sa voix avec une telle justesse. Et même si le public rit énormément d’elle lors de ses nombreux passages chantés, ça ne tombe jamais dans la caricature. Au contraire, elle dépeint une femme exubérante, mais avec beaucoup de sincérité. Pathétique dans un premier temps, elle finit par nous toucher lorsque qu’on se rend compte qu’elle n’a aucune conscience du désastre musical. Le spectacle prend ainsi un air de mise en abîme, avec nous public, se moquant de cette « Diva ». Et rit donc énormément des chants de cette « Diva », jusqu’à un final ingénieux et surtout magnifique. Partager

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